Cet après-midi d’avril, je n’avais pas remarqué au loin ces deux tâches blanches. C’est mon fils qui m’alerta sur la présence de deux poissons gisant sur le flanc à même le plat bord de la Centrale hydraulique. L’un d ‘entre eux se contorsionnait encore par brèves secousses, maintenu en vie par un simple filet d’eau.
Comment ces deux individus étaient-ils arrivés là ?
- Je n’avais pas observé de pêcheur à proximité, je ne pouvais pas évoquer de geste malveillant.
- Ces deux poissons n’avaient pas pu atteindre cette plateforme en sautant, et progresser ensuite sur cette surface sur plus d’un mètre.
- Restait l’hypothèse d’une chute par-dessus le canal d’entrée de la micro-centrale. L’eau affleurant à peine le rebord du canal ; la lame d’eau s’écoulant vers le déversoir apparaissait ridicule. Un saut à ce niveau me semblait totalement suicidaire.
-L’autre élément qui attira mon attention était deux écoulements en jets sur les bords de la vanne du déversoir. Etaient–ils suffisants pour laisser passer ces deux jeunes saumons ? En tout cas, le mince filet d’eau qui s’échappait sur la plateforme maintenait encore en vie l’un des deux poissons.
Cet exemple montre les difficultés que rencontrent les Tacons lors de la dévalaison. Les débits réservés sont tellement faibles que les saumons s’engagent préférentiellement dans les canaux d’entrée des centrales hydrauliques.
Plusieurs ouvrages le long de l’Alagnon ne sont pas équipés de système de dévalaison telle que la Microcentrale d’Aurouze, celle de Courcelles (étude en cours de le cadre du contrat avec travaux prévus en 2012), Celle du Moulin Grand ou encore de Chambezon.
On peut s’interroger sur le devenir de la reproduction naturelle et surtout sur l’intérêt des déversements de jeunes saumons effectués en amont de ces ouvrages.